L’avocat Tom Bauwens, qui représente deux agents, “fatigué par l’opportunisme” d’Abdeslam

Me Bauwens, qui représente deux agents des unités spéciales constitués parties civiles au procès de Salah Abdeslam et Sofien Ayari pour la fusillade de la rue du Dries le 15 mars 2016, s’est dit jeudi matin “fatigué par l’opportunisme” des prévenus. L’un de ses clients, qui a subi une incapacité de travail totale, a vu sa carrière s’arrêter à la suite des faits après 22 ans de service, a-t-il souligné.

Le procès devant le tribunal correctionnel de Bruxelles est “hors normes”, notamment en raison des commentaires qu’il suscite de “ministres, juges, médias et confrères”, a fait remarquer Me Bauwens.

L’avocat s’est dit “fatigué” par l’attitude des prévenus, et plus particulièrement par celle de Salah Abdeslam. “Je suis content qu’il soit resté dans son lit“, a-t-il ajouté en référence au fait que ce dernier ait décidé de ne pas se présenter à l’audience de jeudi.

Me Bauwens a fustigé “l’opportunisme” des suspects, qui sont “musulmans quand ça les arrange, djihadistes quand ça les arrange“. Salah Abdeslam “insulte notre Etat de droit, il ne reconnaît pas le tribunal, mais il construit une défense basée sur cet Etat de droit”, déplore l’avocat. “Il se fait par moments porte-parole du monde musulman alors que c’est précisément ce monde qu’il est en train de heurter.

Le représentant des deux agents s’en est aussi pris indirectement à Sven Mary, et plus particulièrement au fait que celui-ci avait contesté la recevabilité de certains éléments du dossier sur la base de l’emploi des langues.

Enfin, Me Bauwens a insisté sur le caractère exceptionnel de la démarche de ses clients. “C’est la première fois que des agents des unités spéciales se constituent partie civile, c’est leur métier de se faire tirer dessus.” L’un d’eux, qui était en première ligne tant à Forest qu’à Verviers en janvier 2015, a subi une incapacité permanente de plus de 55%, ce qui a provoqué la fin d’une carrière longue de 22 ans.

Belga