Procès Abdeslam : un policier intervenu sur les lieux de la fusillade “a vu la mort défiler devant ses yeux”

Les faits survenus le 15 mars 2016 rue du Dries à Forest ont “marqué tout un pays, mais aussi les victimes et leurs proches, de manière indélébile“, a souligné jeudi Me Laeila Toomi, qui représente un policier intervenu sur les lieux. Son client “a vu la mort défiler devant ses yeux“, a-t-elle ajouté.

L’avocate de la partie civile a commencé par rappeler l’implication de Salah Abdeslam dans les attentats de Paris. Le prévenu, qui a “brillé par son silence” lundi, “brille ce jeudi par son absence“, a-t-elle résumé.

Selon son audition le lendemain des faits, le policier se trouvait vers 14h30 avec sept collègues, dont deux Français, devant l’appartement conspiratif de la rue du Dries, pour perquisitionner un logement qu’ils pensaient vide. Après avoir appris du concierge que trois jeunes vivaient depuis six mois au premier étage, les huit agents se sont postés devant l’entrée et se sont annoncés.

Dès que la porte a cédé sous la dizaine de coups de béliers, de très nombreux coups de feu ont été tirés. Les policiers ont alors décidé de battre en retraite. Dans la précipitation, une chute de sa collègue française a fait tomber l’agent représenté par Me Toomi, qui en a même perdu son arme. Alors qu’il était à l’extérieur de l’immeuble en compagnie de sa collègue, blessée, il a entendu via sa radio qu’une fusillade était en cours.

Pour le policier, qui a “vu la mort défiler devant ses yeux”, la “reconnaissance comme victime est très importante pour sa reconstruction”, a souligné son conseil. Il souffre encore de troubles mentaux, d’anxiété, de stress post-traumatique et subit une incapacité de 5 à 8%.

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Belga