Kazakhgate: Armand De Decker quitte le MR

Armand De Decker a quitté le MR ce lundi après-midi. Le parti confirme l’information.

Le député bruxellois Armand De Decker a décidé de démissionner du MR. L’ex-bourgmestre d’Uccle l’a annoncé lundi après-midi dans un courrier électronique adressé au président du Mouvement Réformateur, Olivier Chastel, a-t-on appris lundi à bonne source. Il siégera comme député indépendant.

L’information a été confirmée à la présidence du parti, et par M. Chastel, lui-même via Twitter.

L’enquête pointe les contacts d’Armand De Decker avec le ministre de la Justice

Armand De Decker a été inculpé du chef de trafic d’influence en raison des démarches qu’il a entreprises en 2011 auprès de Stefaan De Clerck, à l’époque ministre de la Justice, pour obtenir une transaction pénale au bénéfice de Patokh Chodiev, a indiqué lundi après-midi le procureur général de Mons, Ignacio de la Serna.

Il lui est reproché d’avoir utilisé sa qualité de vice-président du Sénat et de bourgmestre d’Uccle pour avoir entrepris des démarches auprès du ministre de la Justice de l’époque, Stefaan De Clerck, et de certains de ses collaborateurs, dans le but d’obtenir une transaction pénale en faveur de M. Chodiev“, a expliqué le procureur général. Son souci plus particulier était que son client Patokh Chodiev n’ait pas de casier judiciaire parce que ce serait préjudiciable au business du milliardaire, d’après l’enquête.

Le travail effectué par Armand De Decker dans l’enceinte parlementaire n’est lui pas visé: le conseiller instructeur en charge du dossier considère que la loi sur la transaction pénale élargie est bien le fruit d’un compromis politique.

Le trafic d’influence est une forme de corruption qui vise les personnes exerçant une fonction publique. Il suppose l’acceptation d’une rémunération pour user de son influence réelle ou supposée du fait de sa fonction “afin d’obtenir un acte d’une autorité ou d’une administration publiques ou l’abstention d’un tel acte“, selon les termes du Code pénal.

Compte tenu de l’ensemble des devoirs d’enquête effectués, après notamment une commission rogatoire en France, le magistrat instructeur a estimé en l’occurrence qu’il existait des “indices sérieux de culpabilité“. L’enquête a donc “raisonnablement avancé“, mais elle n’est pas terminée et Armand De Decker reste présumé innocent, a souligné M. de la Serna.

Si demande de levée d’immunité parlementaire il y a, celle-ci sera adressée au président du parlement bruxellois à la fin de l’enquête et “on n’est pas encore à ce stade“.

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  • Reportage Michel GeyerMurielle Berck et Marjorie Fellinger 

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07 mai 2018 - 21h06
Modifié le 08 mai 2018 - 07h06