Un rapport sur le Logement molenbeekois évoque de graves problèmes dans sa gestion

Selon un rapport d’audit intermédiaire sur la gestion du Logement molenbeekois, le niveau de risque est jugé “extrême” quant à des procédures d’achats, la gestion de garanties locatives ou des charges locatives, rapporte ce lundi La Dernière Heure.

Les problèmes semblent nombreux au sein de la société du Logement molenbeekois, en charge de 3 340 logements sociaux à Molenbeek. Il s’agit de la troisième société immobilière de service public (SISP) la plus importante de la Région bruxelloise après le Logement bruxellois et le Foyer anderlechtois.

Selon un rapport intermédiaire révélé ce lundi par la Dernière Heure et qui sera discuté ce lundi par le comité de direction de la société, de nombreux manquements sont signalés. L’audit indépendant, demandé par la Société du logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB) et la ministre de tutelle Céline Fremault (cdH), pointe ainsi que la moitié des factures analysées entre 2013 et 2017 n’ont pas de bons de commande préalable. En outre, un fournisseur aurait été sélectionné sans procédure de marché public malgré une facture dépassant les 300 000 euros par an.

Toujours selon cet audit mené par EY, les créances des arriérés locatifs atteignent 2,2 millions d’euros (dont 1,1 million pour des locataires présents dans les logements). Le montant des garanties locatives dépassées dépasse, pour sa part, le demi-million d’euros. Enfin, le retard dans le décompte des charges pousse à la hausse le nombre de plaintes des locataires. Des questions se posent également sur la gestion des ressources humaines au sein de l’entreprise.

Michel Heylenbosch (MR), président du conseil d’administration du Logement molenbeekois, n’a pas souhaité commenter ces informations.

Céline Fremault et DéFI demandent des mesures

Dans la DH, Céline Fremault (cdH), minsitre bruxelloise du logement, a demandé à la SLRB de prendre des mesures et notamment que “l’exercice des compétences des organes du Logement molenbeekois soit suspendu et que la SLRB s’y substitue pendant la période de régularisation”. Elle demande ensuite à la SLRB de “dénoncer de toute urgence tous ces faits au Procurer du Roi qui mènera sa propre enquête”.

Pour sa part, le député bruxellois Michaël Vossaert (DéFI), également conseiller communal à Molenbeek, demande la tenue d’un conseil communal extraordinaire autour de ce sujet. “La tutelle régionale doit jouer pleinement son rôle. A cette fin, DéFI demande l’envoi d’urgence d’un commissaire de gouvernement”, explique Michaël Vossaert.

Enfin, Ecolo demande “une tutelle plus forte de la SLRB – la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale, l’institution régionale bruxelloise en charge du logement social, ndlr – sur Le Logement mokenbeekois et soutient pleinement les démarches annoncées par la ministre, qui doivent maintenant prendre corps”, indique le député bruxellois Ecolo Alain Maron.

 Pour Ecolo, “le directeur gérant et le président doivent être immédiatement écartés s’il s’avère effectivement que des erreurs de gestion grave ont été commises”. Les Verts demandent également que la commission du logement du parlement bruxellois se réunisse en urgence pour que soit présenté l’audit et entendre les commissaires et responsables de la SLRB. “Les locataires et l’enjeu majeur du logement public méritent la bonne gouvernance”, conclut Alain Maron.

Gr.I. avec Belga – Photo : capture Google Street View