Joke Schauvliege refuse le permis d’environnement pour l’Eurostadium

La ministre flamande de l’Environnement Joke Schauvliege (CD&V) a refusé mardi d’accorder un permis d’environnement au promoteur Ghelamco pour la construction et l’exploitation d’un stade national sur le Parking C du Heysel à Grimbergen.

Au début du mois, l’administration flamande avait déjà émis un avis négatif pour le permis de construction et d’environnement du Stade national sur le Parking C du Heysel à Grimbergen. La commission régionale des permis d’environnement avait estimé que le concepteur du projet, Ghelamco, “traitait de manière créative” les surfaces maximales autorisées. L’entreprise donnait également “trop peu de garantie” pour éviter une congestion automobile sur le ring de Bruxelles.

Vers un stade Roi Baudoin rénové ?

Dans un communiqué, la Ville de Bruxelles annonce prendre acte de la décision du Gouvernement flamand. En étroite collaboration avec la Région bruxelloise, la Ville de Bruxelles se donne à présent le temps d’examiner les motivations de cette décision ainsi que ses implications, tant pour elle que pour la Région bruxelloise précise ce communiqué.

De son côté la N-VA estime que le projet d’Eurostadium “était déjà cliniquement mort, il est désormais enterré”. La N-VA plaide en faveur d’une rénovation du stade Roi Baudoin et pour le recours à des financements privés. Dans un communiqué, Ecolo soutient aussi l’option d’une rénovation du stade Roi Baudoin. “L’actuel projet de stade national sur le parking C semble désormais définitivement enterré (…) Outre la question de son coût et de son opportunité, le projet Eurostadium pose de sérieux problèmes en matière urbanistique et en mobilité. Alors que la Ville de Bruxelles et la Région se sont comportées comme des promoteurs immobiliers particulièrement imprudents, mettant en péril des infrastructures et des budgets publics, Ecolo et Groen rappellent la nécessité d’abandonner le projet actuel au profit d’une infrastructure nationale moderne multisports implantée sur le plateau du Heysel, autour d’un stade Roi Baudouin rénové”, détaille le communiqué des Verts.

Interrogé par VTM, le patron de Ghelamco Paul Gheyssens maintient qu’il y aura bien un nouveau stade sur le parking C, même si celui-ci sera plus petit.

Un nouveau coup dur pour le football belge

Le refus par la ministre flamande de l’Environnement Joke Schauvliege (CD&V) d’octroyer à Ghelamco un permis d’environnement pour la construction et l’exploitation d’un Stade national sur le Parking C du Heysel est un nouveau “coup dur” pour la “réputation” du football belge et “pour le pays tout entier”, a réagi mardi le secrétaire général de l’Union belge, Koen De Brabander.

Ce coup d’arrêt au projet d’Eurostadium est une nouvelle désillusion pour la fédération après la perte de l’organisation de matchs de l’Euro 2020 en raison des incertitudes dans ce dossier. “La Fédération belge de football n’a jamais eu de cartes en main, mais elle déplore au plus haut point la décision qui est tombée ce mardi. Nous avons bien évidemment toujours été en faveur de ce nouveau stade tout comme nous sommes favorables à toute nouvelle infrastructure footballistique en Belgique. Nous attendons maintenant la réaction des parties concernées dans ce dossier”, a commenté dans un communiqué le secrétaire général de l’URBSFA, Koen De Brabander. “Nous sommes dépendants des autres, c’est très clair. L’URBSFA veut simplement que les Diables Rouges puissent jouer sur un bonne pelouse et dans un stade magnifique. Notre football et nos Diables Rouges sont un produit d’exportation. A l’étranger, on ne parle plus seulement de bière et de chocolat, mais aussi de football. Tout le monde connaît nos joueurs. Il est temps que tout le monde dans ce pays se rende compte de l’image internationale du football. Même le ministre des Affaires étrangères nous implique dans ses missions. Il est donc ennuyeux qu’il soit impossible de construire un stade à Bruxelles, à Bruges ou ailleurs”, a-t-il ajouté.

“Coup de sifflet final”, pour DéFI

L’annonce tombée ce matin signe le coup de sifflet final du projet Eurostadium, pour le chef de groupe DéFI au conseil communal de la Ville de Bruxelles. Les élus amarantes bruxellois estiment qu’Alain Courtois “ne peut continuer à fuir les responsabilités politiques de son échec”. La décision du gouvernement flamand fait planer le risque d’une demande d’indemnisation du promoteur, “avec quels risques financiers pour les Bruxellois?”, s’interroge DéFI. “Il est temps de renoncer au bail emphytéotique,  de reconnaître l’échec du projet et de repartir d’une page blanche (…)”, estime encore Fabian Maingain.

A.J. avec Belga – Photo : Ghelamco – Images de Belga

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30 janvier 2018 - 14h30
Modifié le 30 janvier 2018 - 15h16